UNE NUIT POLAIRE
Synopsis en développement
(Inspiré d’un fait divers en date du samedi 26 novembre 1988 : trois enfants des quartiers sud de Bastia partent un soir vers la montagne enneigée en direction de … l’antenne de télévision de Serra di Pignu. Une nuit polaire.lls dorment dans le maquis. Il seront au matin sauvés par l’hélicoptère après une folle nuit de recherche. )
On peut imaginer que Saveriu, Driss et David aient écoutés, depuis leur plus petite enfance, au cours de longues veillées, raconter des légendes et histoires anciennes. Qui évoquent la montagne et ses mystères (rappel aussi de la légende des sept dormants d’Ephèse), les peuplades archaïques… On y parle souvent aussi dans ces légendes de grottes, de magiciens et de bergers poètes. Il leur reste de ces souvenirs comme des bulles d’images incertaines, qui, du lointain de leurs traditions respectives, comme une mémoire confuse des origines, s’y transforment en séquences visuelles. Comme celles qui se superposentcette soirée là sur l’écran de télévision devant lequel ils sont rassemblés dans la maison de l’un d’eux. Mais voilà que sur cet écran c’est la panne ; un brouillage inopportun les prive de leur plaisir et les voue soudain à un désir devenu fou. Privés de leur propre histoire par leur déracinement culturel (Maghrébin, Juif et Corse de la banlieue urbaine)
Ils veulent alors partir à la recherche des images perdues . Ils traversent la ville déjà illuminée pour les prochaines fêtes de Noël et vont vers l’inconnu, vers la montagne. Voulant peut être remonter jusqu’à la genèse des sources et des commencements; genèse ici de la pierre et du ciel obscurci, dans le froid nocturne.
Ils vont marcher jusqu’à l’égarement. En proie au rêve impossible de tous ceux qui n’ont plus la mémoire de leur communauté. Ils se racontent en chemin toutes sortes d’histoires, comme s’ils traversaient l’écran devenu poudreux, fragments, bribes, histoires vues, histoires entendues, à demi oubliées. Ils errent ainsi interminablement sur les pistes rocailleuses vers le sommet ou s’élève la grande antenne de Télévision, pour eux devenue source supposée des origines. Pistes du regard et de la voix, d’innombrables voix chuchotantes que recouvre aujourd’hui la grande nuit stellaire. Ils perdent de vue bientôt la ville en contre-bas où s’apercevaient encore les douces vibrations des foyers citadins. Et n’ont plus devant eux que le scintillement glacial des constellations.
Retournement d’étrangeté. Il se replient dans les anciennes « glaciaires de Teghime » qui fut le refuge des résistants de la dernière guerre, Là, justement, un chien de berger et un troupeau de chèvres ont trouvé, cette nuit, un abri de fortune.
Dans la ville on les cherche et des équipes de sauveteurs partent explorer le maquis environnant. Un homme, à bord de l’hélicoptère se souvient, à cette occasion des combats du col de Teghime, aux premières jours d’octobre 1943. Ces derniers combats qui allaient permettre la libération de la Corse. Il se souvient aussi du rôle héroïque des Goumiers Marocains en cette lutte mémorable et retrouve avec émotion la stèle commémorative qui leur est dédiée. C’est alors qu’il découvre, accrochée à cette même stèle, l’écharpe de Saveriu et que l’équipe de sauvetage va pouvoir enfin pister la trace des fugitifs….
Nadine Manzagol
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